Bien évidemment j'ai envoyé quelques emails pour prévenir de mon absence mes collègues.
S notre nouvelle AI m'a répondu dans la minute suivante. D m'a répondu dans les 5 minutes, vite fait .. elle n'avait pas le temps de s'attarder: la grève des trains l'avait mise en retard et SAFIR- ça foire [#] faisait des siennes. Dans les 2 heures Bichon répondait aussi.
... Tous les trois ont fait des réponses courtes et gentilles, même si je ne suis pas certaine que dans 100 % des cas, il y ait eu une spontanéité sincère.
Lorsque D écrit: "t'as intérêt à donner des nouvelles", c'est sincère et spontané.
Lorsque S écrit qu'elle m'envoie son amitié, c'est plus une formule de politesse qu'autre chose; nous avons des relations de bonnes collègues, même si parfois je réprouve sa façon impérative de dire les choses. Elle est gaie et on rit facilement ensemble.
Quant à B, je sais que lorsqu'il écrit "l'important est que tu ailles mieux", c'est qu'il le pense vraiment.
Même si mon absence désorganise un peu le service.
Preuve en est que C m'a demandé par email de lui transmettre un fichier en urgence. Tout en s'enquérant de mon état et m'invitant à passer dire bonjour si j'avais envie.
Avec C, je me sens toujours un peu sur le qui-vive, car lorsqu'elle a commencé à travailler dans l'Unité, j'ai surtout vu ses dents rayer le parquet (faut dire qu'elle devait faire face à une force de la nature MH!!!). En la connaissant mieux, j'ai fini par apprécier son intelligence, aimer son rire qui tinte comme une vocalise. Mais je reste toujours un peu dans la méfiance avec elle: une personne qui s'adresse à une autre personne prioritairement lorsqu'elle peut y avoir un intérêt, j'hésite à la laisser devenir proche.
Il est vrai que depuis que je travaille parfois avec elle, nous avons plus de conversations comme si j'étais passée d'invisible à visible. Etrange attitude ... mais elle commence à gagner des points dans mon estime.
Et toutes ces réponses se terminaient par "Bon courage" ou "porte-toi bien"... ... ... . Banalités qui montrent l'attention, l'intérêt, la compassion, l'empathie. Merci!
Comme si le courage avait lieu d'être: dans le creux de vague, quand on se sent mal, on espère juste, au moment où on touche le fond de la piscine, à avoir pris suffisamment d'élan pour rebondir et remonter à la surface. Dans la déprime, me suis jamais trouvée courageuse! même en essayant de rester debout. Patiente par contre oui!
Je suis certaine que personne n'imagine à quel point parfois ces mots d'attention peuvent énerver quand on n'arrive pas à aller mieux.
Une chose est sûre, je me trouve chiante quand je vais mal. Alors imaginez les autres???
Au passage, petit clin d'œil à l'album d'Adajni (écrit par Gainsbourg), qui dans son p'tit pull bleu marine ... se sent dans un état proche de l'Ohio.
[# Safir= logiciel de gestion merdouilleux; ça foire= ... son gentil surnom]
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