samedi 20 février 2010

Regain

Je n'arrive pas à écrire régulièrement, ni même à lire les autres! 
Faut dire qu'en ce moment au boulot je dois gérer quatre urgences en même temps: j'ai les yeux rivés à l'écran pendant un bon 9h/jour, passant d'une fenêtre à une autre, réfléchissant à des solutions tout en faisant des pomme-c et des pomme-v, anticipant sur ce que je vais dire à la réunion de dans 2 heures, tout en répondant à une jeune femme que, non, elle n'est pas au centre de planning familial et qu'elle doit ressortir et prendre le 1er couloir à droite. 
Alors quand je rentre, je ne me jette pas sur mon MacBook. Je fais une pause.
HEUREUSEMENT avec les jours qui allongent, j'ai un regain d'énergie. Et je me retrouve. 

Les décollages, le matin, sont encore un peu difficiles, et je sors souvent du travail à la nuit tombée parce que je n'arrive pas à quitter avant 18h30. Mais je sens la vie renaître en moi! Il était temps! Jamais automne et hiver n'avaient été aussi difficiles à traverser depuis 20 ans.
Certes, il y a encore des jours ou mieux vaut ne rien me demander avant 11 heures du matin, mais de moins en moins, au grand bonheur d'un certain bichon que j'ai rabroué quelques fois. Comme il prenait sur lui pour cacher ses réactions et que je m'excusais de mon agressivité gratuite, il n'y a jamais eu de gros clash. 
Je n'aime pas de tels moments ... mais en phase de déprime, pas moyen de faire fi de mon irritabilité.
Enfin je vais redevenir "fréquentable". Ou plutôt je vais m'autoriser à l'être. Ce n'est pas pour rien que je fuis le monde quand je me sens trop à fleur de peau: je ne veux pas infliger aux autres mon mal être.
Mais c'est bien agréable de renouer avec l'extérieur. Je vais enfin pouvoir envisager de mener à bien des projets: Vacances, recherche d'appartement, visites chez les copines de province et accorder un peu plus de temps à la famille que je fuis quand je vais mal.
Pincez-moi, dites-moi que je ne rêve pas et que j'ai bien appuyé sur le starter et que le pied reste sur l'accélérateur.
Même si je n'ai jamais passé le permis!


Dommage que je sente une bonne rhino-trachéo-laryngo-broncho-ITE arriver à vitesse grand V.

jeudi 11 février 2010

Un vrai hiver!



Cela faisait plusieurs années qu'en Février, on avait l'impression d'être en Avril, qu'en Mars on se croyait en Novembre ... et enfin voici un hiver comme du temps de mon enfance avec de la neige et de basses températures. 
Hier c'était giboulées (de neige), aujourd'hui averses de petites particules entre grésil et neige qui passent par le moindre interstice, et des rafales de vent qui doivent venir tout droit de Sibérie ou de Mongolie! J'ai ressorti les tenues "sports d'hiver" et peux enfin user un peu mon manteau acheté à Montréal que je n'avais dû porter que 3 jours en 3ans.
Ce soir j'ai essayé de marcher sur les parties de trottoir sans macadam, style les contrallées de l'Avenue Denfert, en zigzaguant entre les voitures garées, pour avoir le plaisir de marcher sur la fine couche de neige encore intacte.
Rien de tel pour me sentir de bonne humeur et siffloter "Pretty woman" en marchant d'un bon pas.
En passant devant le Daily Monop', j'ai eu une envie de soupe et celles de Covent Garden sont délicieuses: c'est diner de luxe  aux parfums thaï ce soir! Youpie!


le bulletin officiel du jour

En France

Bulletin de mercredi 18:50
De l'air encore plus froid gagne désormais toute la France, et cette 4eme vague de froid devrait s'étendre jusqu'en début de semaine prochaine (même si aucun véritable redoux n'est pour l'instant en vue par la suite…).
Jeudi: Journée probablement la plus hivernale de la semaine avec quelques chutes de neige et des gelées permanentes sur les trois-quarts du pays. Attention à la neige en Basse- Normandie, sur le Pays basque et une partie de PACA (06, 83 et 04), dont la Côte d'Azur… Mistral et tramontane soufflant en tempête (100 km/h)
Vendredi, samedi et dimanche: Le temps reste froid, même si le vent devient moins pénible et les chutes de neige, progressivement plus rares (encore un risque du Nord-est au Massif central et aux Pyrénées).
Lundi: Le soleil devrait être plus généreux, mais la matinée sera souvent très froide (même si le vent sera faible).
Ensuite: L'anticyclone s'effondrera et le temps deviendra beaucoup plus perturbé. Comme il y aura encore pas mal d'air froid sur une grande partie nord de l'Europe, le redoux sera lent et difficile, et d'autres chutes de neige seront encore temporairement possibles en plaine (notamment sur la moitié Nord). Il est difficile de savoir si d'autres vagues de vagues de froid se produiront par la suite, mais le risque n'est pas exclu…
Merci de votre précieux soutien et très bonne fin de semaine.

Extrêmes en France sur 24h (mise à jour, mercredi 19:00)
Température mini : -8°C à Reims (51)
Température maxi : 11°C à Solenzara (20)
Précipitations maxi sur 24 heures : 44mm au Mont-Aigoual (30)

mardi 9 février 2010

Dédié à Mémé, dite "Mémé Loulou" par son arrière-petit-fils

En sortant de la pharmacie aujourd'hui, j'ai soudain repensé à Mémé: j'ai fait rire tous les vendeurs par quelques remarques, tout comme elle le faisait ... (et quand j'étais gamine j'avais "LA HONTE" parfois à cause de ça).
Mémé est née au XIXème siècle, en 1893, l'année où Jean Jaurès est élu député, où meurt Guy de Maupassant et où est créée la pièce d'identité. Et elle a connu la fameuse crue de 1910, un an avant la naissance de mon père.

C'était donc la mère de mon père. J'en ai peut-être déjà parlé. Lorsque je suis née elle était veuve depuis quelques années déjà. Elle habitait dans la deuxième maison du jardin, construite pour elle ... puisque mes parents ont occupé son pavillon à ma naissance, l'appartement où ils vivaient était devenu trop petit.  Je l'ai donc côtoyée journellement pendant plus de vingt années.
Elle n'a pas eu une jeunesse facile, placée dans des familles parfois lorsqu'elle était enfant, séparée de sa sœur et de son frère par moments, mariée très jeune (peu après le certificat d'études) et mère de famille à 17 ans, 3 ans avant la première guerre mondiale. Elle s'appelait Lucie et le méritait ... elle était rayonnante de vie.
En 1914, elle a dû laisser mon père en nourrice en Normandie pas très loin d'Orbec une petite bourgade où elle avait passé quelques années; il fallait bien qu'elle travaille, le grand-père étant sur les champs de bataille. Elle est restée debout face à l'adversité durant quatre longues années: avoir 20 ans à cette époque n'a pas été une sinécure.
 
http://www.123villages.com/carte-postale/1149/orbec-5.jpg


Le grand-père a été chanceux, il n'a pas fait partie des milliers de morts dans les tranchées. Je ne connais que peu de choses sur lui, et j'en ai retenu qu'il n'était pas un marrant! 
Femme et enfant se devaient d'obéir. Mon père qui avait osé exprimer le fait qu'être couturier lui aurait plu, a eu droit à un énorme savon ... et il a suivi le chemin de son père qui était expert comptable: mon père n'a jamais aimé le boulot qu'il faisait. 
Quant à ma grand-mère, elle disait qu'elle avait enfin découvert la "liberté" au décès de mon grand-père. J'en ai déduit qu'il était du genre despote et qu'elle a respiré plus facilement lorsqu'elle s'est retrouvée seule.
Et Mémé avait la bougeotte: elle passait une partie de l'hiver à Nice, prenait l'avion et était toujours prête pour une sortie, une fête, une marche, une journée à la mer ou à la campagne. Je la revois à plus de 80 ans, passer sous des fils barbelés pour pénétrer dans le jardin de la maison de Fontaine (dont ma mère avait hérité de sa grand-mère) un jour où nous avions oublié les clefs au départ de Sannois: elle riait aux éclats devant cette "aventure" qui pimentait un week-end ensoleillé. Elle a fait de la luge pour la première fois à plus de 70 ans et elle a trouvé ça génial!
Même si les derniers temps elle se répétait un peu, elle a gardé une agilité de gamine et une envie de bouger dès que l'occasion se présentait. Une bonne humeur quasi constante et communicative. Toujours dans l'action, curieuse, drôle, dynamique, même si comme tout un chacun elle connaissait des moments de vague à l'âme.
Un jour, alors qu'elle séjournait à Nice elle est tombée malade, a été hospitalisée et opérée d'une occlusion intestinale. Et elle est partie en quelques jours. C'était au début du printemps 1982, elle allait avoir 89 ans. Et elle me manque encore, même si c'est toujours avec un sourire aux lèvres que je pense à elle. Je me dis que si elle était là, elle me boosterait quand je peine à avancer; oui, oui Mémé, je t'entends et je t'écoute et après mon prochain bon repas ... je t'imaginerais en train de t'exclamer avec force et espoir: "Encore un que les Boschs n'auront pas!".
(Et non ce n'est pas une remarque discriminatoire, c'est le vécu de quelqu'un qui a connu deux guerres mondiales et l'occupation allemande; une autre époque, mais toute une histoire).