mercredi 30 septembre 2009

Un mardi idéal!

LE MATIN:
Dans le bus hier matin, il y a eu une ambiance conviviale! Le chauffeur était un mec sympa! D'abord il a  attendu quelques secondes avant de quitter l'arrêt, en voyant plusieurs personnes courir. Ce qui n'est pas le cas très souvent. Cet homme est déjà une exception!
A peine avions-nous passé la place du Châtelet pour traverser la Seine, qu'il commençait à jouer le guide comme si nous étions dans un "City Tour".


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< A votre droite, remarquez la belle lumière sur le Pont-Neuf. Belle journée de soleil en perspective.>
Des sourires apparaissent sur le visage de quelques voyageurs. Ca change de la tête qu'ils font généralement.
Après la place Saint-Michel, le bus s'arrête à un feu au coin de la rue Serpentine.
< A votre droite Mesdames et Messieurs, la rue Serpentine qui a été tracée au XII ème siècle. On lui a donné ce nom, car, comme pouvez le constater, elle tourne beaucoup>.
De nouveaux voyageurs sont un peu surpris, mais finissent par sourire aussi.
Arrivée à l'arrêt "Écoles"; une dame le remercie avant de descendre.
A "Luxembourg", un monsieur applaudit avant de descendre.
A "Auguste Comte" c'est presque une standing ovation!
Arrivé à l'arrêt "Port-Royal", nous avons un cours d'histoire napoléonienne (le feu est long); la statue du Maréchal Ney s'élève fièrement devant la Closerie des Lilas. Il paraîtrait que même Rodin, a dit que cette statue était magnifique. Et c'est un "pro" qui parlait! Sic notre conducteur.
Dommage je descendais à l'arrêt suivant, je ne connais donc pas l'histoire du Lion de la place Denfert-Rochereau, ni les détails de la Libération, que le chauffeur a dû décrire en remontant l'Avenue du Général Leclerc.
Chouette voyage!!! Dommage que ce chauffeur soit en général de service aux heures où je ne prends pas le bus.

LE MIDI:


C'était buffet pour la totalité des membres de l'Unité. C et H fêtaient chacun leur promotion et nomination. Nous étions une trentaine à savourer tartes et cakes salés, légumes croquants trempés dans des sauces au fromage blanc, toasts au saumon fumé, salades variées, fromages et gâteaux chocolat et macarons fourrés! Champagne pour les uns, eau pour les autres!
http://www.champion.fr/champion/resources/images/gourmet_buffet-froid_big.jpg
http://imalbum.aufeminin.com/album/D20050401
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Nous avons même eu droit à des discours et des remerciements! Applaudissements! Ambiance festive et chaleureuse.

L'APRES-MIDI:

Assemblée générale de l'Unité: C'est obligatoire une fois par an! Etant donné le bon repas partagé tous ensemble, ça a débuté dans la bonne humeur. La première fois en 20 ans que je ne m'ennuie pas durant cette réunion. Merci chef!!!


Règlement interne du service, formation permanente, accueil des étudiants, hygiène et sécurité, documentation et bibliographie, les frais de mission, les CDD, les statutaires, et la mise à jour du site web de l'Unité. Tout a été passé en revue ett rien n'a été rébarbatif! Un exploit. Merci chef!

LA SOIREE:
Devant DH (desperate housewives) après un diner léger avec une copine dans un bistrot sympa du quartier.

http://www.paris-bistro.com/choisir/paris20/pics_paris20/chantefable.jpg

dimanche 27 septembre 2009

Anecdotes, blablablas et cœtera ...

Début Septembre, j'ai poussé un coup de gueule à cause des caddies du supermarché! (le coup de gueule du samedi matin au monoprix).


Par le plus grand des hasards en appuyant sur le bouton BLOG SUIVANT, je suis tombée sur le blog d'une personne habitant le Sud de la Floride, consacré aux caddies déposés un peu partout en ville, le long d'un chemin désert, en plein milieu de la nature! Je sais enfin pourquoi il n'y a pas de caddies à "mon" Monoprix, sont tous partis faire dorer leurs carcasses au soleil de la Floride!
Enfin un mystère élucidé!

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Vendredi a été une bonne journée! Démarrage difficile, mais comme il y avait un ou deux collègues que j'apprécie beaucoup, j'ai été de bonne humeur toute la journée.
Mes journées sont étranges en ce moment avec l'humeur qui peut varier d'un jour à l'autre, d'une heure à l'autre.
Hier après la corvée courses, j'ai été contrariée, une bonne partie de l'après-midi, sans raison, juste parce que la déprime cherche à s'installer.
Et aujourd'hui, malgré une marche au soleil ce matin, je me suis sentie épuisée. M'a fallu attendre 16 heures pour être à peu près en forme.


Et maintenant je me sens prête à démarrer une bonne journée!
Mon horloge biologique débloque grave!

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Tiens! à propos des courses ... hier je suis tombée sur le mexicain fou dans les allées du supermarché. Enfin il n'est pas plus mexicain que je suis suédoise, mais sans aucun doute un peu fou! Je l'ai appélé comme ça parce qu'il porte une moustache, qu'il a le cheveu brun frisoté et grisonnant et qu'il met un chapeau et des bottes de cow-boy. 


Il a une chemise souvent à carreaux ou alors de style hawaïen, une veste en jean et toujours un short quelque soit la saison. Il achète souvent de la Corona. Et il parle tout seul. Et quand il me voit, il me saute au cou et me fait la bise!!! Et bien hier j'ai été plus rapide que lui! Il n'a pas réussi à m'attraper par surprise; j'ai pris un virage sur les chapeaux de roue et m'en suis débarrassé.

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Jeudi, j'avais passé une mauvaise journée (la reprise !!!).
Et quand j'ai pris le bus pour rentrer, j'étais d'humeur massacrante. Il y avait beaucoup de monde, c'était l'heure de pointe. J'étais debout, collée contre une vitre. Trois gamins déchainés ont trouvé la bonne idée de se mettre près de moi; l'un était accompagné de sa maman, les deux autres de leur nounou.



Ils étaient fatigués, énervés, comme moi! Et ils parlaient fort, et ils sautillaient ... et retombaient chacun leur tour sur mes pieds. Et on était de plus en plus serrés; et ni la maman, ni la nounou n'essayaient de calmer les trois petits monstres âgés de 4 à 6 ans. Ils avaient les doigts tout poisseux, restes d'un goûter pris sur le chemin.
Après quelques coups d'œil courroucés à la maman, j'ai fini par éclater, mon pied droit a reçu un coup de trop!! De ma plus grosse voix (pas très crédible) j'ai  essayé de calmer tout ce petit monde.Je n'en suis pas fière, j'ai perdu mon self-control! mais qu'est ce que ça m'a fait du  bien! J'étais beaucoup plus légère après! Même si la maman m'a fait la tête!

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Je croise les doigts en espérant que demain je me lèverai du  bon pied, ce sera beaucoup plus agréable pour tout le monde, moi en premier.

jeudi 24 septembre 2009

En parcourant les blogs ...

En lisant les billets de lionne, drew ou galadriel, je me suis aperçue que les systèmes de soins que ce soit au Canada ou en France, merdouillaient sérieux.


Je ne sais toujours pas comment l'ami de Drew a réussi à obtenir un rendez-vous aussi rapidement chez nous, à moins qu'il ne se soit adressé à une clinique privée dans laquelle les coûts sont équivalents à ceux pratiqués au Canada, parce que moi je dois attendre plus de 6 mois pour aller faire enregistrer "une nuit de sommeil" à l'hôpital public. Mais effectivement ça ne va pas me coûter cher.
Enfin vu les réformes en cours, ça ne va pas durer:  le déficit de la Sécurité Sociale atteint plusieurs milliards d'euros et ce fameux système tant envié va finir par se casser la gueule tout bonnement.

J'imagine le désarroi et l'énervement de Lionne tant il est difficile de trouver un endroit où consulter en urgence.
La  majorité des  médecins généralistes ne reçoit plus que sur rendez-vous (merci de s'y prendre 10 jours à l'avance) ... Où sont passés les médecins de famille dévoués d'antant?
Il reste donc deux solutions en cas de fièvre et de toux, parce que quand même on n'appelle pas le SAMU où les pompiers pour ça ...
- soit on va à l'hôpital ... où on se fait engueuler parce qu'on n'est pas un cas d'urgence d'hôpital...
- soit on attend 22 heures et on appelle SOS médecin et on paie le tarif +++.
J'ai une jeune collègue T qui a été dans ce cas il y a quelques jours. En cette période de nachin-nénin, elle a voulu consulté aux premiers symptômes.
[Avec les médias et les autorités qui paniquent le monde plus que de l'informer vraiment (est-ce un bon conseil quand une publicité lancée par le ministère de la Santé dit que faute de mouchoir ... l'essuyage dans sa manche est préconisé! SI, SI, SI. ?????).]
Donc T appelle son médecin traitant. Pas de rendez-vous possible avant cinq jours: il lui conseille d'aller à l'hôpital. Ce qu'elle fait.

Elle va donc à l'hôpital, où dès le seuil des admissions franchi, elle se rend compte qu'elle n'a rien à faire là, mais attend scrupuleusement qu'une infirmière la voit pour la "trier". Et là elle se fait remonter les bretelles par l'infirmière qui lui dit qu'elle n'a rien à faire aux urgences et qu'elle aille voir son médecin traitant. Retour à la case départ.
Heureusement ce n'était pas grand chose, elle a guéri sans médicaments. 

A lire  Le trou de la SECU

La reprise!!!




Il a bien fallu reprendre le boulot! C'était aujourd'hui.
Et je ne me sentais pas vraiment prête pour ça, car globalement je me sens moins bien qu'il y a dix jours. Je passerai sur les effets secondaires désagréables: sudation, bouffées de chaleur, bouche sèche et tremblements, je m'y attendais. Mais moralement je me sens plutôt plus mal avec quelques soucis de concentration par moments. Huit jours que j'ai le traitement, un peu court pour se rendre compte de son efficacité!
A mon arrivée un peu tardive, pas un bruit sauf des clics, clics, clics.
J'ai fait le tour des bureaux pour signaler ma présence. Il y avait une secrétaire, un clinicien planqué derrière son écran dans le bureau du fond qui allait partir 5 minutes plus tard  et l'informaticien caché dans un autre bureau. Tout le mondé était content de me voir, j'ai même eu droit à la bise.
TOUT LE MONDE ETAIT CONTENT????
NOOOOOONNNNN, il y avait une  irréductible petite gauloise pas contente du tout.
MOI.
Vous savez le nombre de bureaux vides qu'il y avait ?  SIX! Ce qui représente une capacité d'une quinzaine de personnes.
Ça commençait mal pour reprendre une activité dans une chaude ambiance!
La matinée passe tant bien que mal ... et je n'ai pas été seule pour l'heure du déjeuner: ce fut un tête à tête avec la secrétaire.
Puis d'un coup déboulent deux personnes, puis une troisième et encore une autre et encore! Branle-bas de combat, voilà la table de la pièce centrale prise d'assaut! Six personnes s'assoient autour, et ça parle fort, et personne n'est d'accord; après l'ambiance mortelle de la matinée, c'était le chaos. Deux heures de réunion pendant lesquelles je n'ai pas réussi à relire et corriger un article.
Puis aussi vite que l'animation excessive était apparue, dès dissolution de l'assemblée, il a de nouveau régné un silence de mort!
Je ne supporte plus ces bureaux vides la plupart du temps, ni ces afflux brusques de personnes souffrant de réunionite aiguë. Dans un cas comme dans l'autre, je ne me sens pas sereine pour travailler.


lundi 21 septembre 2009

Journée de la paix


http://c.imagehost.org/t/0516/valse_avec_bachir_4.jpg


http://s.mcstatic.com/thumb/2607952/10102268/4/catalog_item5/2/1/valse_avec_bachir.jpg 





A cette occasion, Canal + a diffusé Valse avec Bachir
J'ai revu avec la même émotion.

Le graphisme est génial.
Les scènes sont encore plus vraies que si ça avait été tourné "pour de vrai".
Si vous n'avez pas vu, découvrez!



http://cpa.hypotheses.org/files/2009/01/bashir.jpg


http://www.cinefeed.com/news/images/film/valse-2.jpg



Avec une pensée particulière pour: M, N, G, W et quelques autres

samedi 19 septembre 2009

Le jour où … j'ai rencontré un ministre



C'était au Bénin.
J'étais en mission à Cotonou, dans le cadre d'un travail coopératif, pour la mise en place d'une étude sur la morbidité et mortalité  maternelles et néonatales au Bénin.
J'avais 30 ans, un air timide, des cheveux bruns raides et longs jusqu'au coude et je pesais 45 kilos. Une dégaine d'adolescente encore.
J'accompagnais une femme médecin aux cheveux grisonnants, responsable du projet en France, qui avait l'âge d'être ma mère.
C'était une expérience professionnelle nouvelle pour moi et la découverte de l'Afrique.
Les images, les odeurs, les bruits sont encore présents dans ma tête, intacts.

Je revois Cotonou, des rues bordées d'avocatiers, des scooters circulant dans tous les sens, le marché aux tissus où les femmes font la loi, des dispensaires dépourvus de médicaments aux carrelages écaillés et à la robinetterie rouillée, le bungalow de l'hôtel fréquenté par d'énormes cafards, des cours d'hôpitaux où les familles des malades préparaient à manger.

Je me rappelle ce visage à la Fernandel qu'avait  un des professeurs de l'hôpital de Cotonou, prénommé Eusèbe.

Et je me souviens de R, médecin et chercheur béninois me criant dans le combiné du téléphone du hall de l'hôtel "alors il paraît que tu as la chiasse, j'espère que demain tu te sentiras mieux". Je n'osais plus traverser le hall de réception après! Je vous le dis le Lariam ça évite peut-être d'attraper le paludisme! mais j'ai cru repeindre la salle de bain du bungalow. Fichtre! ce que j'ai pu être malade: nausées, vomissements, coliques, diarrhées; tout ça à cause d'une éventuelle moustiquette porteuse de palu?

Je revois la longue plage de sable blanc avec ses barques de pêche où les ados jouaient au foot.

Je revois des femmes marchant sur le bord des routes, avec de lourds fagots de bois posés sur la tête.

Je sens encore le contact sur ma peau d'une tenue de médecin stérile (là j'ai des doutes encore).

Je revois un nouveau-né prématuré dans une couveuse qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais déjà vu. A-t-il survécu?

Je revois des femmes jambes écartées, allongées sur des tables d'examen disposées à la queue-leu-leu sans rideau de séparation entre chaque box.

J'ai encore le goût de ces boules de pâtes fermentées dont je ne me rappelle plus le nom, mais qui me rendaient encore plus nauséeuse.

J'ai le souvenir d'accueils chaleureux dans les familles.

Je me rappelle les matelas plastifiés des lits d'hôpitaux juste recouverts des boubous colorés des patientes, qui servaient de draps.

Je revois ma surprise lors de la visite du bâtiment "recherche" où un PC (msdos 3) bénificiait de la seule pièce climatisée  à l'hygiène irréprochable.

J'ai encore l'odeur des épices chauffés par le soleil vendus sur le marché faisant frémir mes narines.

 Surtout j'ai encore cette image de la visite organisée dans un ministère.

Je ressens encore le trac, puis un fort malaise à la limite de la peur,  survenu lors du face à face avec Mr le Ministre de l'Enseignement Supérieur.

Dans ce genre de missions, il y a toujours des rencontres avec les autorités.Et il faut être très diplomate lors de son speech devant les représentants du pouvoir. Heureusement ce n'était pas moi qui devais le faire! Je serais peut-être bien restée muette tellement j'étais tétanisée!

Imaginez la scène:

- Un homme grand et imposant en tenue de général debout sur une estrade de 3 marches où trônait son bureau.
(merde je dois dire quoi ???? Mr le Ministre? , mon Général ... pi zut c'est peut-être un colonel ..., j'ai donc attendu que mon ainée habituée à ce genre de situation parle pour faire pareil).
 - Un homme qui portait tellement de décorations sur son uniforme que je me suis demandée comment il enfilait sa chemise!
- Un homme qui n'est pas descendu de son estrade pour nous accueillir et nous saluer.Du haut de mes 1m56, je me suis sentie très mal à l'aise lorsque j'ai dû serrer sa main; j'avais l'impression d'un géant au regard courroucé qui aurait pu faire des miettes de moi.
- Un homme qui a prononcé un discours dans lequel on a bien senti qu'il ne fallait pas qu'on la ramène trop (message reçu, personne ne jouera au "blanc" qui sait tout).

- Moi de plus en plus tremblante, parce que franchement il commençait à me filer les jetons!
- Moi assise sur la moitié d'une fesse dans un fauteuil en cuir noir qui aurait pu accueillir trois "moi" au moment du passage "au salon" .
- Moi articulant tant bien que mal quelques mots lorsqu'il a fallu répondre à deux ou trois questions posées par ce géant noir paraissant dépourvu d'humour.
- Moi ne voyant pas arriver la fin de cette entrevue et égrenant les secondes avant de pouvoir reprendre ma respiration.

Puis enfin l'heure du départ a sonné.
Soulagement.
Ce n'est qu'après plusieurs kilomètres que je me suis sentie libre. Légère. Rassurée.
Ce jour-là j'ai pris un apéro de plus!





vendredi 18 septembre 2009

Les émotions débordent

Hier soir, j'ai reçu un email en réponse à celui  que j'avais envoyé à Bichon (c'est F le boss), dans lequel j'expliquais les raisons de mon absence qui ne sont pas complètement indépendantes de l'ennui que j'éprouve lorsque je me retrouve seule dans le bocal.
Il le savait déjà, nous en avons parlé souvent; mais bon, en phase de décroissance énergétique, j'ai toujours besoin d'un encouragement.
Et sa réponse a bien montré tout l'intérêt qu'il porte au bien-être de ma petite personne dans le bocal. Sous ses airs un peu bourrus parfois, ses grosses blagues de mecs, c'est quelqu'un de respectueux, honnête et très sensible. Je me rappelle que lorsque j'avais raté pour la première fois le concours interne (auquel je me suis présenté 7 fois au total avant d'y arriver- la concurrence est rude et inégale), le lendemain j'avais trouvé un énorme bouquet de fleurs sur mon bureau (ça avait fait verdir de jalousie quelques collègues à l'époque).

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Donc Bichon m'a répondu, comme il le souligne "sans langue de bois", spontanément, franchement. Et  ce petit mot m'a fait fondre en larmes, parce qu'il témoignait de son intérêt pour moi, de son impossibilité de changer les structures, de son propre "ras-le-bol" professionnel et que j'ai été très touchée. Sortez les mouchoirs! Plus je relisais, plus je pleurais, contente, mais un peu coupable aussi d'avoir été injuste une fois dans mes propos, ce qu'il n' a pas hésité à me faire remarquer.
Il faut dire qu'il a accepté de prendre la direction du service au départ du BBB un peu contraint et forcé: Il n'y avait personne d'autre susceptible de prendre vraiment la relève, il n'était pas question d'abandonner une unité qui s'était développée durant plus de 3O ans, il aime la recherche, même si son boulot c'est l'hôpital; mais le poste de directeur implique un côté administratif qui, il le savait, le ferait "chier un max".
Conclusion, Bichon a au moins 4 métiers qu'il cumule: obstétricien, enseignant en obstétrique, chercheur en épidémiologie périnatale et directeur d'une unité de recherche. Et une vie personnelle aussi.


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Du coup face à cette espèce de désarroi, j'ai fait une réponse où je reconnaissais mes erreurs, où je lui disais être consciente de ce à quoi il devait faire face, que je trouvais que c'était un excellent collègue ayant des tas de qualités et que j'espérais revenir "positive" dans 8 jours. Et surtout je lui souhaitais une bonne semaine de vacances et qu'il nous oublie durant cette période!
... Nouvel email en réponse au mien et nouvelle crise de larmes! Re kleenex...
Bichon me remerciait de lui remonter le moral et de lui avoir mis un peu de baume au cœur!
C'est ça la solidarité! quand on se connaît depuis longtemps et qu'on s'apprécie.

Ce matin en découvrant ma tête dans le miroir, j'ai soudain regretté mes 20 ans! ... Les yeux bouffis ça ne disparaît plus aussi vite.


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jeudi 17 septembre 2009

Joies du ressourçage



GNA hier m'a fait un arrêt de travail de quelques jours le temps de voir si les sautes d'humeur et les pics énergétiques se calmaient un peu. 
Avant même d'avoir pris un comprimé, j'allais bien ce matin: Sifflotements au réveil,  la journée est une merveille! C'est le dicton du jour.
Sans doute le simple fait de me dire que je n'allais pas me retrouver dans des bureaux vides a joué. Parce que quand même en personne scrupuleuse, je me force à aller chaque jour occuper le bocal!
Cependant, j'ai fait du télé-travail et répondu aux emails. Je peux quasiment tout faire de chez moi, sauf que je n'ai pas d'imprimante et que ça peut me manquer. J'ai toutes les "data" sur clé USB et j'ai installé le logiciel d'analyses statistiques ainsi que Microsoft Office.
En fait je pourrais juste me déplacer pour les réunions ou lorsque je sais que certains collègues seront présents, et rester chez moi le reste du temps. Ca  serait même plus efficace: je travaille très bien chez moi, voire mieux; c'est un lieu quand même moins hostile! Sauf que ... ma présence est "fortement" souhaitée afin de démontrer que nous avons besoin de locaux. L'auto-sabordage de l'institut sera l'objet d'autres blablablas.
Et  j'ai profité de mon "droit de sortie" pour aller acheter quelques fruits et légumes en faisant un détour par chez GAP : j'avais remarqué la publicité en vitrine sur les offres promotionnelles proposées entre le 15 et le 19 Septembre. 30 % de réduction sur les jeans et 3 Tshirts pour le prix de 2. Une affaire! Me voilà équipée pour la rentrée.
Et je m'aperçois que j'ai chantonné une bonne partie de la journée. Même en relisant un article rédigé par C, notre dernière thésarde en titre, en vérifiant les chiffres et et en y apportant des corrections. 
Et ô bonheur, j'ai pu me faire un chocolat chaud à la cannelle pour le goûter ... un délice.
Ces quelques jours de pause vont me ressourcer sans doute et je vais retourner hanter ces longs couloirs et le bocal avec sérénité.
En attendant je vais savourer ces matins où on se réveille sans le sursaut dû au radio-réveil qui se met en marche, le 1er gros stress de la journée!

mercredi 16 septembre 2009

La visite chez GNA



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Au début GNA avait son cabinet Avenue H. Quartier très chic ... mais cabinet modeste: un deux pièces qu'il partageait avec un collègue qui vendait à des prix exorbitants des petites boîtes à ses clients. OUPS!!! lapsus! j'ai écrit client pas patient. Malgré ce collègue qui ne m'inspirait pas confiance, j'aimais bien cet endroit. Il ne faisait pas trop genre "pouet pouet".
Et puis GNA a déménagé lorsque son collègue a quitté. Quartier toujours très chic, escalier majestueux en marbre, moquette rouge sur les marches fixées par des baguettes métalliques dorées, vitraux dans la cage d'escalier, grand cabinet d'architectes au rez-de-chaussée et un petit ascenseur tout neuf qui me plait bien ... parce que 36 marches par étage en fin de journée, je trouve ça un peu raide. Il faut aller jusqu'au 5ème tout de même!
Et à l'arrivée, porte blindée tellement lourde que je pèse de tout mon poids pour la pousser. Après 3 rendez-vous j'ai réussi à trouver seule la salle d'attente :-). L'appartement qui héberge ce cabinet médical doit compter au moins 8 pièces à ce niveau. Et alors là question "pouet pouet" ... on est gâté! Le genre d'endroit qui me déplait profondément. Il y a un dentiste, deux gynécologues-obstétriciens, un dermato (style Mr Botox plutôt que Mr Mélanome) et le pire ... un chirurgien plastique. Ca doit être le vieux beau qui reçoit des "Madames" plus toute jeunes qui voudraient que ça ne se voit pas!, le sourire crispé et figé à la Jim Carey. Et ça se fait des courbettes à tire-larigot. Avec des "mon Cher", des "DOOOOKTEEEEEUUUURRRRR"; j'ai même vu le coup du baise-main! J'ai l'impression de débarquer sur une autre planète! 
Si je ne connaissais pas GNA, je n'aurais jamais mis les pieds dans un endroit pareil. 
Et aujourd'hui GNA m'a accueillie en me proposant un café! Sympa! Puis il me dit ... "c'est une vraie journée de merde".  Et moi attentive qui lui réponds "Racontez ce qui ne va pas"! Quand je vous disais que parfois les rôles s'inversaient!
Enfin comme je ne suis pas un cas gravissime, il sait qu'il peut se laisser aller un peu! Et il a été ensuite très attentif. La visite s'est bien passée, même s'il reste un point d'interrogation sur le choix du traitement qu'il a fait. On ne sait jamais à l'avance. Wait and see. A dans 6 semaines! Moi je veux juste avoir des journées où mon énergie reste stable du lever au coucher! sans pics. Ca paraît simple comme ça? Bin non en fait c'est très compliqué!

mardi 15 septembre 2009

2 minutes 35 de bonheur


pour ceux qui ne connaitraient pas encore! 
Je ne comprends pas trop la polémique faite autour de cette vidéo.

Crise de la cinquantaine - Mythe ou réalité?

Voilà la question que je me pose aujourd'hui! 
Je ne sais pas s'il faut incriminer la pré-ménopause pour tout ... 
Mais  là, franchement!, c'est vrai que j'aimerais bien voir s'arrêter les bouffées de chaleur. Ça vous transforme un être humain en chose dégoulinante et fébrile passagèrement répugnante (pouaaaark).

http://www.amazon.fr/gp/product/images/2220055809/ref=dp_image_0?ie=UTF8&n=301061s=books
NON JE N'AI PAS LU !!! 


Comme je n'ai pas trop envie de prendre des hormones, ni de soja (résultats de différentes études pas super encourageants), j'essaie les gélules à base d'herbes en tout genre qui hélas, ne m'ont pas encore prouvé leur efficacité!
En tout cas, je trouve l'année des 51 difficile à passer! Même ce printemps je n'ai pas eu le regain d'énergie que procure la venue des journées plus longues. Et là, je me sens sur une mauvaise pente! Ce n'est qu'à partir de 15 heures que je me sens une envie de mordre la vie. Avant y a personne qui répond, comment va être l'hiver???  
Alors j'ai pris un RDV en urgence chez GNA. 
J'ai rencontré GNA lorsque j'ai fait une grosse déprime durant ma petite trentaine (et là il n'y avait pas de cause suspicieuse comme la ménopause). Le 3ème psy a été le bon pour moi et c'était GNA! Au moins, lui a su m'expliquer que certes j'avais des névroses à soigner comme 95 % des gens, mais qu'il y avait un mécanisme physique, biologique, chimique, qui faisait que mes ptits neuro transmetteurs étaient devenus faignants et que des médicaments pouvaient aider à ce qu'ils se remuent un peu. Et qu'il était important de savoir lesquels étaient défaillants pour choisir le bon traitement.
Donc j'ai recueilli mes urines pendant 24 heures et le lendemain j'ai traversé Paris en métro pour aller jusqu'à un labo, armée de bocaux, essayant de garder un air très naturel, comme si mon sac contenait des dictionnaires de latin! Avant je ne pensais pas qu'on pouvait éliminer une telle quantité en une journée.
Donc GNA a pu me trouver le meilleur traitement, en jonglant avec mes résultats d'analyses. Et j'ai entrepris des séances de psychothérapie, que j'ai interrompues parfois; j'ai essayé aussi les thérapies comportementales de groupe avec ce même GNA. C'est peut-être ça qui m'a fait progresser le plus: Me retrouver avec d'autres personnes ayant des problèmes différents, des souffrances différentes, des vécus différents, et partager beaucoup d'émotions fortes avec elles. Car nous connaissions tous  des situations différentes: le mec de 40 ans au chômage, la jeune fliquette inadaptée à un monde de mecs machos, la mère venant de perdre sa fille de 20 ans, la jeune fille originaire d'Europe du Nord (elle avait fait une tentative de suicide, mais je ne l'ai su qu'après les séances), le mec qui se disait en crise de la quarantaine, ... Du coup on se sent beaucoup moins seul à être dans la merde! Et j'ai appris à parler grâce à ce travail  de groupe.
Et d'années en années j'ai vu ou non GNA, en fonction de mon état. Maintenant quand je vais le voir, j'ai parfois l'impression qu'on se partage 50/50 le rôle soignant/patient, tellement on se connaît bien!
Dès le début il m'avait dit que j'avais une "fragilité" qui deviendrait chronique; il n'a pas eu tort. Régulièrement j'ai des phases de "découragement" entrecoupées de plus ou moins grandes périodes de "tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau ... et même si c'est faux, je fonce".
Et en ce moment j'ai du mal à foncer! Donc je vais aller voir GNA qui va sûrement trouver le traitement qui me conviendra.
Et je sais que j'ai besoin d'un traitement provisoirement. Parce que je commence à avoir du mal à vivre "normalement". Je hais ce mot, mais ça résume assez bien une tonne de choses: ne pas avoir trop d'émotions fortes qui coupent les moyens, ne pas dormir quand les autres vivent et inversement, et avoir de l'énergie pour entreprendre.
Et bien sûr quand on est dans cet état, on se pose des questions existentielles et on revoit tout Woody Allen. Mais à chaque phase de déprime on traverse ça, quelque soit son âge ou l'activité de ses hormones, qu'on soit "male or female".
Et celui qui ose dire que c'est une crise de la cinquantaine que je traverse, je lui rabats le caquet! 
Je veux bien dire ok pour les bouffées de chaleur, ok pour la perte de densité osseuse ( pi les cures de vitamine D, c'est pas fait pour les chiens hein?) ... mais que je déprime parce que j'ai 50 ans? ça non!
Déprimée certes, mais encore combattive! Non mais!!!!

dimanche 13 septembre 2009

Premiers pas- stade II

Je tenais à remercier Lionne qui m' a donné l'idée de devenir une "blogueuse" et m'a fait part de ses conseils. Grâce à elle j'ai parcouru quelques uns des blogs qu'elle aimait,  j'ai parfois laissé un commentaire. J'avance doucement.
Je me rends déjà compte qu'il faut que je m'organise mieux! Mais comme disait Mémé Loulou, on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs.
Donc des maladresses, des erreurs j'en ferai beaucoup encore, mais l'essentiel est de participer. Je sais déjà que je modiefierai des libellés pour une meilleure cohérence; ce à quoi je n'avais pas pensé dans mes premiers blablablas.
Je pense aussi qu'à force de vous lire tous, je vais apprendre beaucoup sur moi!
Et puis toi Lionne! je me dis que j'ai eu la chance de te connaître il y a quelques années sur le net, mais que par le chat -comme tu le constates aussi- malgré un bon "feeling", nous ne nous sommes pas vraiment découvertes. Et pourtant nous avons passé de bons moments dans cette fichue gang ;-)
Au fait je n'ai pas lu le dernier Maxime Chattam! Je vais prévoir un détour par la FNAC!
Une bonne fin de week-end!

De la rive droite à la rive gauche: Pourquoi ce titre?

Dans un premier temps, je dirais que si j'ai choisi ce titre, c'est parce que tous les jours je traverse la Seine: depuis près de 30 ans, j'ai toujours habité rive droite et travaillé rive gauche.
Mais vous vous douterez bien que les raisons de ce choix cachent autre chose. Ceux qui connaissent Paris savent qu'historiquement il y a dualité entre les deux rives, comme entre le blanc et le noir, comme entre le yin et le yang, comme entre l'anion et le cation; des caractères opposés qui s'attirent et se repoussent. Comme en chacun d'entre nous, j'imagine.
Comme moi qui me sens parfois "ni tout à fait la même ni tout à une autre".
(je me permets de citer un grand poète nommé VERLAINE : Mon rêve familier -Poèmes saturniens/melancholia VI 1866).

Sans remonter très loin dans l'histoire de Paris, on en a la caricature suivante:
• Rive droite
- La butte Montmartre, ses peintres au XIXème siècle et ses chanteurs de rue avoisinant les quartiers réputés pour leurs maisons closes.
- Ses quartiers populaires : la Goutte d'Or, Ménilmontant, les Batignolles, etc
- Les Halles et sa soupe à l'oignon de 5h du matin.
- Son quartier des affaires entre Opéra et Bourse.
- Les Champs Elysées -paraît-il plus belle avenue du Monde- et les quartiers riches qui l'entourent.
Edith Piaf, Maurice Chevalier, Toulouse-Lautrec sont des "rive droite"


http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/48/Get_lautrec_1894_salon_in_the_rue_des_moulins.jpg/300px-Get_lautrec_1894_salon_in_the_rue_des_moulins.jpg
• Rive gauche
- Montparnasse,  ses peintres (beaucoup plus intellectuels ceux-là) et ses beaux immeubles de l'époque Art déco.
- Saint-Germain-des-Prés et ses intellectuels qui ont rendus certains lieux mythiques, avec ses zazous de l'après-guerre (la seconde guerre mondiale) et ses caves où on jouait du jazz.
- Le quartier latin, ses Universités et ses Grandes Ecoles.
- La Butte aux Cailles qui a été  ongtemps un village puis  est devenue zone industrielle grâce à la rivère appelée La Bièvre (pas la peine de la chercher elle est enterrée depuis des lustres), et a désormais un charme très particulier.

http://expositions.bnf.fr/sartre/images/3/099.jpg
Répétition du Désir attrapé par la queue chez Picasso

16 juin 1944. Photographie, épreuve aux sels d'argent. 23 x 18 cm
BNF, Estampes et Photographie

Cette photographie a été prise le 16 juin 1944 dans l'atelier de Picasso, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris, où, pour les remercier et les faire photographier par Brassaï, l'artiste avait invité tous les participants à la première lecture du Désir attrapé par la queue, la farce théâtrale qu'il avait écrite du 14 au 17 janvier 1941. Cette lecture avait eu lieu le 19 mars dans l'appartement de Zette et Michel Leiris avec la participation de l'intelligentsia parisienne. Debout, de gauche à droite : Jacques Lacan, Cécile Eluard, Pierre Reverdy, Louise Leiris (Les Deux Toutous), Zanie Aubier (La Tarte), Picasso, Valentine Hugo, Simone de Beauvoir (La Cousine). Assis : Sartre (Le Bout rond), Albert Camus (metteur en scène), Michel Leiris (Le Gros Pied), Jean Aubier (Les Rideaux) et Kazbek, le berger afghan de Picasso. Ne se trouvent pas sur cette photo : Dora Maar (L'Angoisse Maigre), Germaine Hugnet (L'Angoisse Grasse), Raymond Queneau (L'Oignon) et Jacques Bost (Le Silence). Né en 1899, Brassaï, le photographe d'origine hongroise, avait rencontré en 1932 Picasso, qui lui avait demandé de photographier ses sculptures en Normandie et dans l'atelier de la rue de La Boétie. Il devait lui demander un nouveau travail dans l'atelier de la rue des Grands-Augustins de 1943 à 1946. Brassaï a réalisé un grand nombre de photos de "Picasso à l'atelier", notamment en 1939, pour le magazine Life.


En restant schématique, on a une vison en général d'une rive droite "populeuse" et d'une rive gauche "intellectuelle de gauche". Ca reste encore vrai dans l'ensemble.
Les choses évoluent pourtant. 
La rive gauche reste intellectuelle de gauche, mais devient riche et on y trouve des "bobos". 
Les quartiers populaires, voire miséreux du Nord de Paris sont réhabilités. Envahis désormais par une classe qui n'existait pas auparavant les nouveaux intellectuels de gauche "devenus pauvres", en majorité des enseignants de la fonction publique par exemple.
Et oui! actuellement Paris se vide de ce qu'on appelle "les professions intermédiaires", qui n'ont plus les moyens de vivre dans Paris. Soit il y a des gens avec très peu de revenus dans des logements dits "sociaux", soit des personnes avec des revenus beaucoup plus important que ce que n'accorde la fonction publique, même à des personnes qui ont fait des études supérieures.
Donc je "ballotte" entre rive droite et rive gauche. 
Dans le début des années 80 je vivais dans le XVIII ème arrondissement, habitant un deux pièces dans un immeuble pourri envahi par les cafards: une porte d'immeuble inexistante, un escalier tout de guingois, des familles qui laissaient pleurer leurs enfants dans le noir du palier et en-dessous de chez moi un bistrot dont le juke-box passait jusqu'à des heures indues "Au Nord, y'avait les corons", "Gabrielle" et les premiers airs de raï.
Lorsque je retourne me balader dans mon ancien quartier, je vois que les immeubles ont été restaurés en majorité: les digicodes sont apparus même là-bas (jeu de mot que vous ne comprenez pas c'est sûr!!! Ma rue, c'était la rue Labat).  Le quartier a affirmé son côté cosmopolite, il est devenu plus Afrique Noire qu'Afrique du Nord, et une visite dans le coin me procure un certain dépaysement. Mais je ne retournerais pas vivre là. Trop de bruit, trop de monde, alors que je recherche la quiétude désormais.
J'ai eu la chance de pouvoir m'installer, toujours sur la rive droite,  dans le IV ème, à une époque où cet îlot se métamorphosait: Partout s'ouvraient des galeries d'art, on y trouvait des restos et des boîtes "branchées", à la mode. Mais j'y ai perdu en surface habitable! Le quartier est devenu un peu "bobo". 
Puis le Marais et ses environs sont devenus le lieu de prédilection des gays. Même l'ancienne rue des Rosiers, le fief de la communauté juive de Paris disparaît peu à peu: de nouvelles boutiques, de nouveaux restos, une autre ambiance. Et des prix qui montent en flèche.
J'aime ma rue, étroite, avec ses bâtiments du XVI ème et du  XVII ème siècles, elle a gardé son côté petit village malgré tout. 
Et j'aime le quartier de Port-Royal / Denfert où je travaille. C'est ma campagne! Le jardin du Luxembourg est à 5 minutes, les avenues sont larges et bordées d'arbres. Je me ressource rive gauche! 
Et je rêverais d'y habiter à cause de la notion d'espace qui a enfin un sens!
Mais ...restons les pieds sur terre! je ne gagnerai pas au loto (vu que je ne joue pas) et je ne trouverai pas un mec riche (vu que je ne cherche pas).
Mais j'y arriverai peut-être à mettre Paris en bouteille non???

vendredi 11 septembre 2009

Fin de semaine: La réunion du Vendredi!

Tous les vendredis matins on a une réunion, en général à deux volets:
1) les infos scientifiques de la semaine, les discussions sur les problèmes administratifs, les décisions sur la vie au quotidien dans l'Unité.
2) un topo scientifique d'une vingtaine de minutes suivi de questions/réponses.
Ce matin, on a parlé:
• des futurs stagiaires de M2 qui n'avaient pas trouvé de bourse ou une insuffisante pour vivre décemment et du COMMENT on allait trouver de l'argent pour eux. Vaste sujet. 
• du décès de MR Schwartz ... l'homme qui a développé l'épidémiologie en France (http://www.lemonde.fr/carnet/article/2009/09/08/daniel-schwartz-specialiste-de-la-statistique-medicale_1237529_3382.html).
Des vidéos très intéressantes sont disponibles sur le net comme celle-ci :http://www.canal-u.tv/producteurs/canal_u_medecine/dossier_programmes/statistique/cours/la_methode_statistique_en_medecine_et_biologie_ii_buts_et_principes
Sans ce monsieur, nous n'en serions pas où nous en sommes.
• de l'achat d'une machine nespresso, avec majorité de votes pour, même si George Clooney n'est pas compris dans le forfait et que quelques personnes trouvaient que ça coûtait trop cher.
• de l'absence, nous l'espérons provisoire, de ménage en attendant que notre ADMNISTRATION - qui a décidé de changer d'entreprise de ménage ( fin de contrat avec celle-ci datée du 31 Août) - ait bien voulu signer le contrat avec la nouvelle entreprise sélectionnée. 
En attendant, Déa la femme de ménage qui venait, attend désespérément de pouvoir signer un contrat de travail avec la nouvelle entreprise qui s'est engagée à la recruter. Elle a travaillé 10 jours sans contrat et ne sera sans doute pas payée pour ça ... sauf si nous trouvons un moyen "légal" de la rémunérer (et ça c'est pas gagné d'avance). Donc hier je lui ai interdit de revenir avant qu'elle n'ait signé son contrat et que l'Unité fera son possible pour accélérer le processus bien que nous soyons pieds et mains liés.
Et enfin on est passé au topo scientifique!
http://referentiel.nouvelobs.com/file/719055.jpg
F nous a présenté un projet d'étude monté très très vite et portant sur la grippe A- H1N1 dans une population de femmes enceintes. Rien n'est encore fin prêt et le recrutement des patientes doit commencer dans 10 jours! Cette étude concerne beaucoup de  domaines et les acteurs sont nombreux: gynécologues-obstétriciens, virologues, immunologues, pédiatres, réanimateurs et épidémiologistes. Il y aura des prises de sang, des prélèvements nasaux, des analyses de placenta etc etc.
Un grand projet qui peut se révéler fort intéressant mais comporte de gros risques, non pas pour les femmes, mais pour la validité de ses résultats, compte tenu d'une méthodologie basée sur des hypothèses un peu trop hypothétiques, vu que nous n'avons aucune expérience de pandémie dans ce domaine et aucun résultat déjà connu. La seule chose connue et certaine est le décès de 6 femmes aux USA dans des services de réanimation. 
Article publié dans le Lancet (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19643469?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DiscoveryPanel.Pubmed_RVAbstractPlus ) dont voici un résumé: 

: Lancet. 2009 Aug 8;374(9688):451-8. Epub 2009 Jul 28.Click here to read Links
Comment in:
Lancet. 2009 Aug 8;374(9688):429-30.

H1N1 2009 influenza virus infection during pregnancy in the USA.

Collaborators (52)
National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, GA 30341-3717, USA. DJamieson@cdc.gov
BACKGROUND: Pandemic H1N1 2009 influenza virus has been identified as the cause of a widespread outbreak of febrile respiratory infection in the USA and worldwide. We summarised cases of infection with pandemic H1N1 virus in pregnant women identified in the USA during the first month of the present outbreak, and deaths associated with this virus during the first 2 months of the outbreak. METHODS: After initial reports of infection in pregnant women, the US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) began systematically collecting additional information about cases and deaths in pregnant women in the USA with pandemic H1N1 virus infection as part of enhanced surveillance. A confirmed case was defined as an acute respiratory illness with laboratory-confirmed pandemic H1N1 virus infection by real-time reverse-transcriptase PCR or viral culture; a probable case was defined as a person with an acute febrile respiratory illness who was positive for influenza A, but negative for H1 and H3. We used population estimates derived from the 2007 census data to calculate rates of admission to hospital and illness. FINDINGS: From April 15 to May 18, 2009, 34 confirmed or probable cases of pandemic H1N1 in pregnant women were reported to CDC from 13 states. 11 (32%) women were admitted to hospital. The estimated rate of admission for pandemic H1N1 influenza virus infection in pregnant women during the first month of the outbreak was higher than it was in the general population (0.32 per 100 000 pregnant women, 95% CI 0.13-0.52 vs 0.076 per 100 000 population at risk, 95% CI 0.07-0.09). Between April 15 and June 16, 2009, six deaths in pregnant women were reported to the CDC; all were in women who had developed pneumonia and subsequent acute respiratory distress syndrome requiring mechanical ventilation. INTERPRETATION: Pregnant women might be at increased risk for complications from pandemic H1N1 virus infection. These data lend support to the present recommendation to promptly treat pregnant women with H1N1 influenza virus infection with anti-influenza drugs. FUNDING: US CDC.
Projet donc plutôt excitant par son côté exceptionnel.
Et la journée a continué, dans une bonne ambiance de travail, avec de la réflexion, des rires, des échanges! Enfin il y avait de la vie dans nos locaux! Trop contente de pouvoir faire de l'humour et d'avoir des spectateurs!
Un vendredi comme j'aime!