jeudi 6 août 2009

Les voisins - 1

Fenêtres sur cour …

Cela fait des années que j'entends, l'été venu, le moindre bruit provenant de chaque fenêtre ouverte. Dans l'ensemble ce n'est pas très gênant. J'apprécie même le matin, le bruit d'un bol posé sur la table de cuisine du voisin habitant juste en face.
Ca me rappelle les petits-déjeuners des vacances quand j'étais enfant, pris dans le jardin. Pour un peu je sentirais même le parfum émanant des plantes qui se secouent pour éliminer les dernières gouttes de rosée avant de pointer le nez vers le soleil naissant et restent encore mystérieuses, auréolées d'une brume de chaleur.
Mais ce voisin est exceptionnel! il joue du piano avec sourdine et/ou casque; phénomène qui devient de plus en plus exceptionnel.

Quand je suis arrivée dans l'immeuble, la vie y était calme.
La concierge surveillait les allées et venues derrière sa vitre au 1er étage, escalier A.
La vieille dame qui habitait au-dessus de chez moi ne sortait presque plus et était très silencieuse.
D'autres appartements étaient souvent vides car les propriétaires étaient de riches étrangers venant passer 2 à 3 semaines par an à Paris.
Une voisine parlait tard la nuit avec des copines, de ses problèmes de couple.
Une femme hispanophone plutôt fantasque était propriétaire d'une galerie d'art.
Au rez-de chaussée, la femme d'un marchand de tapis (une famille turque) cuisinait toujours à l'huile d'olive.
Et il y avait la grand-mère du 4ème, habitant sous les combles un local ne pouvant pas porter le nom d'appartement. Elle jurait comme un charretier. et ramenait chez elle des chats et des clochards du quartier: Tous ses invités aimaient mon paillasson je n'ai jamais su pourquoi. Les chats l'adoptaient comme litière, et les clodos comme lit; qu'ils soient jeunes ou plus âgés, ils étaient tous plus ou moins avinés, selon l'heure de la journée ou de la nuit. Plus d'une fois j'en ai trouvé un allongé devant ma porte, ronflant comme une vieille locomotive. Je partais travailler en enjambant un corps dégageant des relents de vinasse.

Puis les personnes âgées ont disparu. L'ancienne concierge est morte aussi et son mari a quitté l'appartement; un de leurs fils qui habitait aussi l'immeuble avec sa femme et son fils a vendu. Et peu à peu des nouveaux sont arrivés.

Et l'immeuble a changé tout comme le quartier.

1 commentaire:

  1. C'est empeint de nostalgie ce billet. J'avais l'impression d'y être, de les voir, de sentir les parfums...

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